Gilbert Vidal, Le Chesnay-Rocquencourt (France)
10 décembre 2024
Cette page est la traduction française de celle obtenue en cliquant sur le bouton “Rotation”.
INTRODUCTION
Chers lecteurs, voici une démonstration en cinq points (D1 à D5) du fait que, dans le contexte de la géométrie euclidienne, la Lune ne tourne pas sur elle-même. Elle comprend et s’appuie sur une deuxième démonstration : le point D4, purement mathématique et irréfutable.
Les astronomes et les mathématiciens affirment au contraire que la Lune tourne. Cependant, ils conviennent également que la question doit être analysée selon les axiomes et les théorèmes de la géométrie euclidienne. Cette incohérence nous amène à une situation intrigante : une erreur flagrante, ancienne et universellement acceptée, subsiste de nos jours dans une science formelle. Compte tenu de son caractère unique, je l’appellerai l’Erreur.
Je soutiens que corriger l’Erreur n’est pas fondamentalement une question d’astronomie ou de mathématiques, mais plutôt un problème de psychologie collective. Ma position s’appuie sur environ treize années d’échanges avec des scientifiques. Avec persistance, j’ai soumis la démonstration D4, sous des diverses diverses, par courrier électronique. Les quelques personnes qui ont répondu (je les en remercie) l’ont généralement ignorée, et certains l’ont carrément contestée. Mes tentatives dans les forums ont été également infructueuses. Quant aux organismes, comme la NASA ou l’Éducation nationale française ou l’Académie française des sciences, ils ne m’ont pas répondu. Le chapitre « Aspect psychologique » tentera d’expliquer ces réactions.
Lorsque les scientifiques auront approuvé sans équivoque la démonstration D4, les trois piliers de l’Erreur s’effondreront rapidement. Ce sont :
a) la Distant Star Convention (DSC) dénoncée en C2
b) la rotation synchrone dénoncée en C10a
c) la rotation des étoiles lointaines dénoncée en C10b.
Alors pourrons-nous récolter les fruits de l’Erreur. Elle offrira en effet des informations précieuses aux épistémologues, aux psychologues et aux philosophes sur la manière dont de telles idées fausses profondément ancrées ont pu subjuguer les plus grands esprits pendant si longtemps.
Mon objectif est d’acquérir la reconnaissance publique d’une institution scientifique (comme un observatoire ou une université) du fait que la Lune ne tourne pas sur elle-même.
PRELIMINAiRES
On admettra que l’expression « tourne sur lui-même » équivaut à « tourne autour de son axe » ; que l’axe de la Lune est unique, passe par son centre et est perpendiculaire au plan orbital ; qu’il n’y a pas de rotations alternatives comme les librations.
L’acronyme SM (Spinning Moon) désigne la conception qui suppose que la Lune tourne sur son axe. L’acronyme NSM (Non-Spinning Moon) désigne la conception opposée.
Dans la SM la Lune est soumise à deux rotations, la première autour de la Terre et la seconde autour de son axe. Dans le NSM, la Lune n’est soumise qu’à une seule rotation, la première.
L’acronyme EG (Euclidean Geometry) désigne toute géométrie construite sur les cinq axiomes d’Euclide.
DEMONSTRATION DE LA NSM
D1/ Henri Poincaré pourrait nous dire que le choix entre NSM et SM dépend de l’ensemble des conventions que l’on s’est fixé. Cet ensemble inclut nécessairement les axiomes d’une géométrie, afin de rendre l’espace accessible au raisonnement mathématique.
D2/ Compte tenu de sa prééminence dans le système solaire, l’EG s’impose pour faire le choix entre NSM et SM. Notre ensemble de conventions comprend donc (au moins) les cinq axiomes d’Euclide.
D3/ Le modèle universel
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Dans le plan, le disque mathématique de centre M (Moon) représentant la Lune tourne autour du point E (Earth) représentant le centre de la Terre. Le point N (Nearest) représente le point de la Lune le plus proche de la Terre, de coordonnées sélénographiques (0,0). Ces trois points restent toujours alignés lorsque le disque tourne autour du point E.
Note : Une figure emblématique du modèle universel est celle de gauche située dans le site de la NASA : https://science.nasa.gov/moon/tidal-locking/. On peut y placer les points E, N et M par la pensée, puis constater leur alignement permanent.
D4/ Démonstration mathématique du NSD (Non-Spinning Disk)
Considérons d’abord le mouvement du segment de droite MN seul, enlevant le disque par la pensée. Ce segment tourne simplement autour du point E. Il ne peut pas tourner autour du point M car une seconde rotation autour de ce dernier ne pourrait que rompre l’alignement des points E, N et M.
Note 1 : De plus, le segment MN ignore pour l’instant que le point M sera promu « centre du disque ». Pourquoi tournerait-il autour de M plutôt qu’autour de N ou du milieu de MN, ou de tout autre de ses points ?
Considérons maintenant le modèle dans son intégralité. Les points M et N étant tous deux liés au disque, ce dernier se comporte comme le segment MN. Nous concluons que le disque ne tourne pas autour du point M.
Note 2 : La démonstration ci-dessus aurait pu être faite par Euclide. De nos jours cela peut se réduire à ceci : On passe du disque de centre M au disque de centre M’ par une rotation et une seule de centre E et d’angle MEM’.
D5/ La Lune ne tourne donc pas sur son axe.
COMMENTAIRES
C1/ Dans un ensemble cohérent d’axiomes et de propositions, toute proposition démontrée ne peut être invalidée ailleurs à l’intérieur de l’ensemble.
C2/ La Convention des étoiles lointaines (DSC)
Lorsqu’il s’agit de rotation des étoiles, les astronomes s’appuient sur la convention suivante : “quand on dit qu’une planète tourne sur elle-même c’est par rapport à une direction fixe fournie par une étoile lointaine”. Cependant elle ne peut pas être ajoutée aux cinq axiomes d’Euclide dans le système solaire car cela permettrait de contredire D4, dûment démontré dans l’EG. Son utilisation nécessiterait une nouvelle géométrie qui n’existe pas. Si cette convention est due au principe de Mach, alors nous devons rejeter l’application de ce principe dans le système solaire en raison de l’incompatibilité avec l’EG et de l’absence d’une géométrie de substitution.
C2a/ La DSC étant la cause principale de la notion de rotation sidérale, les rotations sidérales de toutes les étoiles du système solaire, bien qu’irremplaçables, doivent être considérées comme fictives ; seules les rotations synodiques sont réelles. La Terre effectue une révolution réelle en 24 heures (et non en 24 moins 4 minutes) ; Mercure n’effectue qu’une seule rotation réelle (et non deux) sur deux orbites ; etc. La notation traditionnelle d’une résonance orbitale no:ns (n0 étant le nombre d’orbites et ns le nombre de spins qu’elle effectue lors de ces orbites) est en réalité no:(ns-n0) ; etc.
C3/ Certes l’absence d’espace absolu permet de considérer que l’expression « la Terre tourne autour de la Lune » est aussi valable que « la Lune tourne autour de la Terre ». Certains en profitent pour justifier le SM tout en conservant l’EG, sans adopter les conventions qu’exigerait ce nouveau paradigme. C’est une hérésie. En mécanique classique (qui est cohérente avec l’EG), la Terre lancée à 970 m/s à 406 000 km de la Lune ne commencerait pas du tout à tourner autour d’elle en 28 jours environ ; vu sa masse, il irait directement dans l’espace !
C4/ Certes, tous les corps célestes tournent. Mais cela ne veut pas dire qu’ils se retournent tous contre eux-mêmes.
C5/ Certes, l’EG doit céder la place à d’autres géométries si l’on veut rendre compte de la Relativité Générale. Mais, dans le système solaire, les corrections qui en résulteraient seraient bien trop faibles pour transformer un NSM en SM.
C6/ L’EG native fonde toutes les sciences classiques de l’espace qui apparaîtront après Euclide, à savoir : la géométrie analytique qui relie l’EG à l’algèbre (17 siècles plus tard), puis la cinématique qui introduit le temps, puis la mécanique classique qui définit et introduit la force. Les cinq axiomes d’Euclide sont les garants de la cohérence de ce vaste ensemble.
C7/ On déduit de C1 et C6 que, le NSM étant démontré dans l’EG, aucune théorie ni aucune expérience ne peuvent prétendre l’invalider, quelle que soit leur notoriété. La seule façon d’y parvenir serait de changer la géométrie.
C8/ Le modèle
Par définition, l’objet se comporte comme le modèle qui le représente ; c’est pourquoi, dans la démonstration du NSM, D5 est la conséquence directe de D4.
Le choix entre NSM et SM ne peut se faire qu’en raisonnant sur un modèle. En cas de désaccord entre la réalité et le modèle, c’est le premier qui prime, mais il faut alors trouver un autre modèle conforme à la fois à la réalité et aux conventions que l’on s’est fixés, ou bien changer ces dernières.
C8a/ Il n’existe aucun modèle de SM qui puisse satisfaire à la fois l’observation (les trois points alignés) et l’EG.
C9/ Le modèle universel
Tous les modèles connus traitant de notre sujet se résument au modèle universel présenté dans la démonstration. On peut placer les 3 points E, N et M sur chacun d’eux, puis noter leur alignement permanent.
Le modèle universel est correct ; je conteste seulement son interprétation.
Il représente de manière simplifiée la Lune observée depuis le nord céleste dans un système de référence de préférence géocentrique, sachant que l’héliocentrique ou le galactique conduirait au même résultat car les influences du Soleil sur la Terre ou de la Galaxie sur le Soleil sont trop faibles pour changer le NSM en SM.
On peut d’ailleurs le généraliser à toute forme de figure ou de trajectoire car l’angle de rotation MEM’ peut être choisi aussi petit qu’on le souhaite ; on en déduit le théorème suivant : “En géométrie plane euclidienne, si une figure se déplace en gardant deux de ses points alignés avec un troisième point fixe, quelle que soit sa forme et quelle que soit sa trajectoire, alors cette figure ne tourne pas sur elle-même.”
C9a/ La figure de droite du site NASA notée en D3 montre un disque qui tourne dans le sens inverse de l’orbite. Les scientifiques interprètent à tort les figures de droite et de gauche en appliquant le DSC au lieu de l’EG.
C10/ En plus de la DSC citée en C2, j’ai remarqué que mes correspondants s’appuient essentiellement sur deux autres préjugés : la rotation synchrone et la rotation des étoiles
C10a/ La rotation synchrone (SR)
La SR n’est qu’une conséquence de la SM, elle ne peut donc pas exister si la SM n’existe pas. De manière incompréhensible, malgré son statut subordonné, elle a pris une telle importance qu’elle est présentée comme la principale preuve de l’existence du SM. Les scientifiques prétendent ainsi prouver A (le SM existe) par B (le RS existe) alors que B présuppose A, ce qui est une grave erreur de logique.
ChatGPT permet de se rendre compte de la place prise par la SR dans sa base de données, comme le montrent les deux exemples suivants :
Il reconnaît sans équivoque qu’un satellite géostationnaire se comporte géométriquement comme la Lune. In reconnaît également que le premier ne tourne pas sur lui-même. Mais il refuse obstinément d’en faire de même pour la Lune, invoquant le RS.
En introduisant directement les cinq points D1 à D5 de la démonstration dans ChatGPT, j’ai pu constater que celui-ci approuve pleinement les quatre premiers. Mais il rejette D5 en invoquant à la fois la SR et la rotation d’étoiles lointaines (du moins pour le moment, car les progrès en IA sont fulgurants).
Remarque : on sait que les réponses ChatGPT varient d’une régénération à l’autre. Le mieux est de l’essayer vous-même.
C10b/ La rotation des étoiles lointaines
La SM se justifie souvent par le fait qu’un astronaute sur la Lune voit les étoiles tourner. C’est une grossière erreur. Il n’est pas nécessaire que la Lune tourne sur elle-même pour obtenir cet effet ; la révolution autour de la Terre suffit.
Cette erreur apparaît sous différentes formes dans des expériences mentales comme celle des deux valseurs ou celle similaire du regretté Hubert Reeves dans sa vidéo du site https://www.youtube.com/watch?v=RODh1gte1lU. Le magistral divulgateur présente deux personnages tournant les bras tendus tout en se tenant la main. Du simple fait qu’ils voient leur environnement tourner, il conclut qu’ils tournent sur eux-mêmes. Il est facile de le contredire, par exemple en utilisant la mécanique classique, qui interdit à un corps indéformable de tourner autour de trois axes parallèles.
C11/ On peut trouver bien d’autres fausses justifications du SM, sur Internet et dans ma boîte email. Elles s’appuient sur des interprétations (fausses) d’une multitude de modèles ou d’expériences mentales (le plus souvent correctes) qui ignorent tout outil scientifique ; ce sont des raisonnements qui nous ramènent à l’époque pré-euclidienne, avec les erreurs qui en résultent.
L’expérience mentale la plus troublante consiste à rapprocher la Lune de la Terre. La Lune semble alors tourner de plus en plus sur elle-même. Dans une première phase, tant que les centres sont séparés, l’expérience reste valable (mais son interprétation reste aussi fausse) ; c’est simplement un renforcement de l’illusion d’optique. Dans un deuxième temps, une transition subtile à la limite se produit : lorsque les centres fusionnent, on pourrait effectivement dire que la Lune tourne sur elle-même. Malheureusement, l’orbite a disparu au dernier moment, et avec elle la validité de l’expérience.
Certains amateurs défendent le NSM dans des forums sur Internet, mais avec des raisonnements toujours pré-euclidiens.
C12/ Si un gyroscope de résolution suffisante est un jour installé sur l’équateur de la Lune, il ne détectera aucune accélération radiale due à une quelconque rotation continue de la Lune sur elle-même ; il ne le détectera que grâce à sa révolution. Cette expérience nous obligera à abandonner le SM. Pourquoi attendre un événement aussi prévisible pour réagir ?
Note : La libration longitudinale d’un NSM peut s’expliquer par la mécanique classique. J’en propose une fruste simulation en Python dans une page dédiée de ce site.
ASPECT PSYCHOLOGIQUE
Le rejet obstiné des scientifiques s’explique d’abord par ma propre situation : simple ingénieur, inconnu et isolé de plus (je suis par nature peu communicatif, et le peu de vie sociale que j’avais évaporé depuis ma retraite), je me retrouve privé d’accès aux revues scientifiques et n’ai pu obtenir aucun soutien ; Je n’ai jamais pu obtenir un entretien qui aurait été d’une grande aide. Cependant, dans l’ensemble, je m’estime chanceux d’avoir bénéficié de la gentillesse de correspondants qui ont pris le temps de répondre à un inconnu plus ou moins complotiste. Je comprends leur réticence.
Je comprenais cependant moins pourquoi la partie purement mathématique de ma démonstration était ignorée, voire réfutée. Comment des esprits supérieurs pourraient-ils commettre des erreurs qui feraient rougir un lycéen ?
Je ne l’ai découvert que récemment en lisant le livre “À l’école du doute” de Marc Romainville qui traite des théories complotistes et des fausses nouvelles. L’auteur nous montre comment tout argument opposé à une idée solidement ancrée dans l’esprit des gens reste impuissant à les changer d’un iota. Elle s’appuie sur la théorie de Kahneman selon laquelle, au-delà d’un certain degré de certitude, nous restons coincés dans ce qu’il appelle le système 1, qui utilise nos réflexes, notre instinct, nos émotions, etc. Nous sommes alors aveugles et sourds à toute remise en cause de nos connaissances. Nos adversaires ne peuvent progresser qu’en mettant en œuvre un moyen susceptible d’activer notre système 2, qui appelle une réflexion sereine, une rigueur dans le raisonnement, etc. Entreprendre cette tâche est particulièrement exigeant dans le domaine des sciences formelles.
Je vais vous présenter deux exemples tirés de mon expérience pour vous faire mieux prendre conscience, cher lecteur, du chemin qui reste à accomplir.
Le premier exemple concerne un débat que j’ai lancé en juin 2022 sur le forum « Les-mathématiques.net » sous le titre « Rotation d’un disque ». J’étais bien décidé à rester sur le plan mathématique afin d’obtenir le soutien d’un mathématicien pour la démonstration D4, car le seul qui l’avait reconnu les années précédentes ne voulait pas me parrainer. Bingo, un certain Ludwig me l’accorde sans réserve et va même jusqu’à le défendre auprès des autres. Dans l’euphorie j’évoque alors la Lune. Hélas, Ludwig ruine mes espoirs avec un seul post dans lequel il réitère sa foi dans la démonstration, mais seulement après avoir « démontré » la SM avec un verre tournant sur une table autour d’un autre verre, « …le mouvement de votre main devrait vous aider à comprendre ce qui se passe ». Sa réaction reflète celle de la majorité de mes correspondants français ou étrangers. Chaque personne s’accroche à son expérience mentale préférée ; il est assez difficile de les persuader de changer d’avis. Ludwig préfère se fier aux sensations de sa main plutôt qu’à la EG.
Le deuxième exemple concerne un échange expéditif avec un sommité de l’astrophysique, en octobre 2023. A peine un quart d’heure après mon envoi dans lequel je présentais le fond de la démonstration, j’ai reçu le mail suivant : “Bien sûr la Lune tourne sur elle-même avec la même période que sa rotation autour de la Terre. C’est juste une combinaison de mouvements. Pour vous aider à le voir, isolez la Lune, et vous voyez que le vecteur MN tourne.”
J’ai alors demandé pourquoi le segment MN tournerait autour de M plutôt qu’autour de N ou du milieu de MN, ou de tout autre point du segment, mais je n’ai obtenu aucune réponse. J’ai ensuite ajouté la note 1 dans la démonstration.